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Lettre ouverte du CMFC à ses membres

2022-08-09


Par la présente, nous réaffirmons notre détermination à continuer d’attirer l’attention sur la situation actuelle et à prendre des mesures immédiates afin de remédier sans délai à la crise en médecine de famille et en soins primaires qui sévit de toute évidence au Canada.

Les médias font état chaque jour d’un nombre de plus en plus élevé de médecins de famille qui cessent la pratique et partent à la retraite. Chaque année qui passe apporte son lot d’obstacles à l’exercice de la médecine de famille, en raison des difficultés liées à l’ouverture et au bon fonctionnement de cabinets viables et rentables. Nos membres sont aux prises avec des charges de travail impossibles à gérer, qui les épuisent et suscitent leur frustration.

Les facteurs à l’origine de ces tendances sont complexes et en grande partie systémiques. La pression exercée sur les médecins et le système de soins de santé durant la pandémie de COVID-19 n’a fait que les exacerber. Entre la fermeture de cabinets et la baisse des inscriptions aux programmes de résidence en médecine de famille, le taux d’attrition dans le domaine augmente à une vitesse extrêmement préoccupante. L’avenir de la médecine de famille est en péril et il en va de même pour la santé et le bien-être des familles et des collectivités du Canada.

La pression qui pèse actuellement sur les médecins est insoutenable.

Nous avons conscience que bon nombre de nos membres sont confrontés à des difficultés intenables. Celles-ci comprennent des tâches administratives de plus en plus nombreuses et de moins en moins encadrées, des frais généraux et des coûts de main-d’œuvre de plus en plus élevés, un manque d’intégration de l’infrastructure informatique dans le secteur de la santé, des communications et une collaboration inefficaces entre les prestataires de soins primaires et ceux de soins secondaires et tertiaires, des problèmes grandissants d’accès aux soins, sans compter les problèmes de santé toujours plus complexes des patients, pour lesquels le soutien de la part des ressources communautaires et la formation médicale sont lacunaires. Et la liste des difficultés se poursuit avec un soutien insuffisant pour les médecins suppléants, l’épuisement professionnel, le sentiment de ne pas être entendus au sujet des problèmes critiques auxquels notre profession est confrontée et la structure de rémunération qui ne rétribue pas de manière équitable les médecins de famille pour la portée du travail qu’ils accomplissent.

Nous comprenons que vous en ayez assez de devoir porter le fardeau d’un système de santé qui se doit d’en faire plus pour soutenir les médecins de famille et les soins primaires
 
L’avenir de notre profession est en péril.

Nous savons également que les nouveaux diplômés se lancent dans la profession en étant lourdement endettés, et ce à une période où le coût de la vie au Canada a connu la plus forte hausse depuis des décennies. Beaucoup d’entre eux font face à un dilemme déchirant, où pèsent dans la balance leur passion pour la prestation de soins complets et globaux, et les dures réalités d’un système aux ressources insuffisantes ainsi que les fardeaux financiers actuels et futurs.

Nous savons que vous êtes pris entre le cœur et la raison.

Le CMFC agit en votre nom.

Notre plus grande priorité, aujourd’hui et dans un avenir prévisible, est de promouvoir le dialogue et de nourrir les actions nécessaires à la résolution de ces problèmes majeurs.

Nous haussons le ton pour nous faire entendre. De concert avec nos sections provinciales et nos organisations partenaires telles que l’Association médicale canadienne (AMC), le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (Collège royal), l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC), l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) ainsi que d’autres membres du Forum médical canadien, nous continuons de plaider en votre nom aux niveaux provincial et fédéral afin de réclamer un financement supplémentaire et une réforme du système. Nous avons notamment revendiqué qu’un soutien administratif et interprofessionnel soit dédié aux cabinets de soins primaires afin de remédier à la crise des ressources humaines en santé. Ces efforts visent à concrétiser la promesse du gouvernement fédéral d’investir 3,2 milliards de dollars dans le domaine et constituent le point central de notre plaidoyer en votre nom. Nous continuons également à préconiser des solutions proposées telles que le Centre de médecine de famille, la réforme de la formation en résidence et l’avancement des questions d’équité, de diversité et d’inclusion.

Enfin, dans un souci de mieux faire connaître nos actions et de vous faire part des progrès, nous publierons en septembre des communications officielles et variées au sujet de la crise que nous traversons. Ces dernières se distingueront des autres communications du Collège et seront élaborées avec une plus grande diligence, des efforts redoublés et une plus forte insistance que par le passé. En tant qu’organisation associative, nous vous inviterons à contribuer à ces efforts en vous impliquant, en prenant la parole et en votant.

La médecine de famille est la clé de voûte de la prestation de soins primaires complets et globaux.

Les médecins de famille sont indispensables aux soins de santé.

Brady Bouchard, BSEE, MBBS, CCMF, CISAM
Président

Francine Lemire, MD, CM, CCMF, FCMF, CAÉ, IAS.A
Directrice générale et chef de la direction

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