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9 décembre 2022

Les médecins de famille au Canada ont extrêmement de difficulté à trouver des médecins suppléants pour les remplacer temporairement. Entre autres, l’Association médicale de l’Alberta a noté que le besoin de suppléance en 2021 était de 40 % supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Les disparités en matière de dotation font en sorte que de nombreux médecins ne peuvent pas prendre une pause de leur pratique sans perturber la continuité des soins. L’épuisement professionnel attribuable à la pandémie de COVID-19 et le nombre croissant de médecins qui prennent leur retraite exacerbent ce problème.1,2

À l’heure actuelle, les médecins doivent détenir un permis d’exercice émis par la province ou le territoire où réside le patient qu’ils traitent. Pour soigner des patients dans d’autres provinces ou territoires, ils doivent se procurer un ou plusieurs permis additionnels, un processus long et coûteux. Près des deux tiers des médecins interrogés trouvent que la complexité globale du processus d’obtention d’un permis constitue un obstacle important à la pratique dans d’autres provinces ou territoires.3

Comme l’accès aux soins est un problème croissant au Canada, l’obtention d’un permis d’exercice national pourrait rapidement éliminer les obstacles aux soins primaires, prévenir l’épuisement professionnel des médecins et éviter d’autres pénuries de personnel. L’absence d’un permis d’exercice national désavantage particulièrement les communautés situées près des frontières provinciales. L’instauration d’un permis d’exercice national permettrait de regarnir le bassin de médecins suppléants. Une meilleure couverture de suppléance permettrait aussi aux médecins de travailler plus longtemps dans les communautés rurales, car elle leur apporterait le soulagement et le soutien dont ils ont besoin pour atténuer les risques d’épuisement professionnel. Sans accès à un médecin suppléant en temps utile pour prendre les pauses dont ils ont besoin, les médecins risquent de s’épuiser davantage et de prendre une retraite anticipée. Un permis d’exercice national peut préserver la longévité du personnel de santé.

L’instauration d’un permis d’exercice national entraînerait également une distribution plus équitable des ressources en matière de soins de santé, d’autant plus que les soins virtuels sont devenus monnaie courante. Plus de la moitié des médecins et du personnel infirmier affirment que la création d’un permis d’exercice national les inciterait davantage à travailler dans des communautés éloignées. De plus, neuf médecins sur 10 appuient l’instauration d’un permis d’exercice national et la majorité d’entre eux estiment qu’il améliorerait l’accès aux soins de santé pour les Canadiens.2

Le Collège des médecins de famille du CanadaMC (CMFC) a constamment plaidé en faveur de changements quant aux exigences relatives à la délivrance de permis au cours des dernières années :
  • En 2022, le CMFC a témoigné devant le Comité permanent de la santé (HESA) à deux occasions en faveur d’un permis d’exercice national, le 4 avril et le 9 mai ;
  • En 2021, le CMFC a publié Soins virtuels dans le Centre de médecine de famille où nous avons souligné la nécessité pour les décideurs d’assouplir les restrictions relatives à l’octroi de permis d’exercice au-delà des frontières provinciales et territoriales ;
  • En 2021, nous avons signé un énoncé de position sur le permis d’exercice national conjoint avec l’Association canadienne des médecins d’urgence, l’Association médicale canadienne, la Société de la médecine rurale du Canada, la Fédération canadienne des étudiants en médecine, les Médecins résidents du Canada et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada en appui au besoin d’un permis d’exercice national ;
  • En 2020, en collaboration avec l’Association médicale canadienne et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, nous avons publié le Rapport du groupe de travail sur les soins virtuels. Dans ce rapport, nous avons examiné les exigences actuelles en matière de permis d’exercice et formulé des recommandations pour un permis d’exercice pancanadien, qui permettrait aux médecins de pratiquer dans tout le Canada.
Le gouvernement fédéral doit collaborer avec les provinces et les territoires pour répondre de toute urgence au besoin de disponibilité des suppléants. Les médecins de famille du Canada méritent la flexibilité de s’absenter de leur pratique et les patients méritent de savoir que les services de santé seront là pour eux. Le CMFC continuera de militer en faveur d’un permis d’exercice national et de la mobilité des médecins qui en découle comme une méthode importante pour rehausser à la fois le bien-être des médecins de famille et la viabilité à long terme de la médecine de famille en tant que discipline.
1 CBC News. « Small-town Alberta having trouble finding short-term doctors », CBC News, 7 juillet 2021. Dans : https://www.cbc.ca/news/canada/edmonton/small-town-alberta-having-trouble-finding-short-term-doctors-1.6092573. Date de consultation : le 1er août 2022.
2 Radio-Canada : « En Alberta, la pénurie de médecins ruraux s’amplifie », Radio-Canada, 7 juillet 2021. Dans :  https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1807282/penurie-medecin-rural-hopitaux-cliniques.
Date de consultation : le 1er août 2022.
3 Association médicale canadienne. Les médecins canadiens appuient l’instauration d’un permis d’exercice national et l’utilisation accrue de la technologie pour améliorer l’accès aux soins de santé. Ottawa, Ont. : Association médicale canadienne, 2019. https://www.cma.ca/fr/communiques-de-presse-et-declarations/les-medecins-canadiens-appuient-linstauration-dun-permis

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