Énoncé de position sur la rémunération
Les médecins de famille connaissent un degré d’épuisement professionnel sans précédent et s’occupent de patients de plus en plus complexes. Pour assurer la pérennité de la médecine de famille en tant que discipline, il faut réexaminer et corriger la façon dont les médecins de famille sont rémunérés.
Au Canada, les médecins de famille sont principalement rémunérés à l’acte. Selon ce modèle, ils gèrent leur propre cabinet comme une entreprise. Cela signifie qu’ils doivent prendre en charge les salaires du personnel (p. ex., personnel infirmier clinicien et administratif), les frais professionnels, le loyer, la location d’équipement, les services publics, les fournitures médicales et autres coûts à partir des honoraires qu’ils perçoivent des gouvernements provinciaux et territoriaux. En 2017, environ 28 % du revenu brut des médecins de famille était consacré aux frais généraux1. Qui plus est, malgré le rôle fondamental que jouent ces médecins dans le système de santé, la médecine de famille demeure la spécialité médicale la moins bien rémunérée au Canada2.
L’inflation a considérablement augmenté le coût des frais généraux administratifs de la pratique, en particulier dans les milieux urbains. Les médecins de famille absorbent cette hausse des coûts à même leurs honoraires facturés, qui n’augmentent pas au même rythme. Comme pour le reste de la population canadienne, l’inflation réduit la valeur du salaire des médecins. Pour que celui-ci suive l’inflation et couvre adéquatement les coûts de fonctionnement de leurs cabinets, une augmentation de 12 % du paiement clinique brut moyen serait justifiée2,3.
Le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) préconise d’autres options de rémunération pour les médecins de famille, comme la capitation mixte, un modèle selon lequel les médecins ou les cabinets reçoivent des honoraires par patient tandis que certains services limités demeurent rémunérés à l’acte. Ce modèle est préférable, car il incite à offrir de meilleurs soins aux patients, contrairement au modèle de rémunération à l’acte comme tel, qui récompense un volume élevé de soins, mais décourage leur globalité et la prise en charge de cas complexes. Les modèles de rémunération mixtes sont ceux qui permettent le mieux de financer le type de soins offerts par des équipes en partenariat avec le patient qui correspond à la vision du Centre de médecine de famille (CMF).
En outre, l’aspect entrepreneurial de l’exploitation d’un cabinet occupe les journées de nombreux médecins de famille, ce qui réduit le temps disponible pour fournir des soins aux patients. Cette charge supplémentaire expose les médecins à un risque nettement plus élevé d’épuisement et de stress professionnel4. Les modèles de rémunération mixtes permettent la mise en œuvre de CMF et peuvent accroître les ressources dont disposent les équipes de soins dirigées par des médecins de famille, comme un meilleur soutien administratif, afin que les médecins de famille puissent consacrer plus de temps à prodiguer des soins directs aux patients.
Le CMFC préconise les modèles de rémunération mixtes et revendique une rémunération équitable pour les médecins de famille :
1 Association médicale canadienne. Enquête auprès de l’effectif médical, 2017. Date de consultation : le 1er août 2022.
2 Institut canadien d’information sur la santé. Base de données nationale sur les médecins. 2020. Date de consultation : le 1er août 2022. https://www.cihi.ca/fr/medecins
3 Banque du Canada. Feuille de calcul de l’inflation. Date de consultation : le 1er août 2022. https://www.banqueducanada.ca/taux/renseignements-complementaires/feuille-de-calcul-de-linflation/
4 Guck AJ, Buck K. Reducing clinician inefficiency and restoring meaning in practice: A professional coaching approach for family medicine residents. Int J Psychiatry Med. 2021;56(5):319-326.
Au Canada, les médecins de famille sont principalement rémunérés à l’acte. Selon ce modèle, ils gèrent leur propre cabinet comme une entreprise. Cela signifie qu’ils doivent prendre en charge les salaires du personnel (p. ex., personnel infirmier clinicien et administratif), les frais professionnels, le loyer, la location d’équipement, les services publics, les fournitures médicales et autres coûts à partir des honoraires qu’ils perçoivent des gouvernements provinciaux et territoriaux. En 2017, environ 28 % du revenu brut des médecins de famille était consacré aux frais généraux1. Qui plus est, malgré le rôle fondamental que jouent ces médecins dans le système de santé, la médecine de famille demeure la spécialité médicale la moins bien rémunérée au Canada2.
L’inflation a considérablement augmenté le coût des frais généraux administratifs de la pratique, en particulier dans les milieux urbains. Les médecins de famille absorbent cette hausse des coûts à même leurs honoraires facturés, qui n’augmentent pas au même rythme. Comme pour le reste de la population canadienne, l’inflation réduit la valeur du salaire des médecins. Pour que celui-ci suive l’inflation et couvre adéquatement les coûts de fonctionnement de leurs cabinets, une augmentation de 12 % du paiement clinique brut moyen serait justifiée2,3.
Le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) préconise d’autres options de rémunération pour les médecins de famille, comme la capitation mixte, un modèle selon lequel les médecins ou les cabinets reçoivent des honoraires par patient tandis que certains services limités demeurent rémunérés à l’acte. Ce modèle est préférable, car il incite à offrir de meilleurs soins aux patients, contrairement au modèle de rémunération à l’acte comme tel, qui récompense un volume élevé de soins, mais décourage leur globalité et la prise en charge de cas complexes. Les modèles de rémunération mixtes sont ceux qui permettent le mieux de financer le type de soins offerts par des équipes en partenariat avec le patient qui correspond à la vision du Centre de médecine de famille (CMF).
En outre, l’aspect entrepreneurial de l’exploitation d’un cabinet occupe les journées de nombreux médecins de famille, ce qui réduit le temps disponible pour fournir des soins aux patients. Cette charge supplémentaire expose les médecins à un risque nettement plus élevé d’épuisement et de stress professionnel4. Les modèles de rémunération mixtes permettent la mise en œuvre de CMF et peuvent accroître les ressources dont disposent les équipes de soins dirigées par des médecins de famille, comme un meilleur soutien administratif, afin que les médecins de famille puissent consacrer plus de temps à prodiguer des soins directs aux patients.
Le CMFC préconise les modèles de rémunération mixtes et revendique une rémunération équitable pour les médecins de famille :
- En 2022, le CMFC a souligné les problèmes des modèles de rémunération actuels lors de ses témoignages devant le Comité permanent de la santé du 4 avril et du 9 mai.
- Dans le mémoire intitulé Recommandations stratégiques sur les ressources humaines de la santé, présenté au Comité permanent de la santé conjointement avec l’Association médicale canadienne et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, nous avons recommandé que le gouvernement finance le déploiement de CMF dans tout le Canada.
- En 2022, le CMFC a soumis au gouvernement fédéral une consultation prébudgétaire dans laquelle nous avons recommandé que le budget soutienne l’adoption de modèles de rémunération mixtes et fasse la transition vers ces modèles.
- En 2019, le CMFC a publié une version actualisée de la vision du Centre de médecine de famille, où nous indiquons les modèles de rémunération mixtes comme l’approche privilégiée pour que les médecins de famille puissent offrir des soins complets et globaux axés sur le patient.
- Depuis plusieurs années, le CMFC se prononce en faveur d’un Fonds pour l’adaptation des soins de santé primaires, qui aiderait à établir des CMF dans tout le pays pour améliorer la qualité, l’accessibilité et la globalité des soins.
- En 2016, le CMFC a publié un document exhaustif intitulé La rémunération des médecins dans un centre de médecine de famille, qui examine comment certains modèles de rémunération peuvent améliorer les résultats de santé des patients et favoriser des tendances bénéfiques en matière de soins.
1 Association médicale canadienne. Enquête auprès de l’effectif médical, 2017. Date de consultation : le 1er août 2022.
2 Institut canadien d’information sur la santé. Base de données nationale sur les médecins. 2020. Date de consultation : le 1er août 2022. https://www.cihi.ca/fr/medecins
3 Banque du Canada. Feuille de calcul de l’inflation. Date de consultation : le 1er août 2022. https://www.banqueducanada.ca/taux/renseignements-complementaires/feuille-de-calcul-de-linflation/
4 Guck AJ, Buck K. Reducing clinician inefficiency and restoring meaning in practice: A professional coaching approach for family medicine residents. Int J Psychiatry Med. 2021;56(5):319-326.